La fracture de fatigue

Le diagnostic est souvent évoqué après l'interrogatoire et l'examen chez le praticien mais plus difficilement confirmé, il faut alors passer des examens complémentaires. 

Ci-dessus, sur la troisième métatarse, une légère fêlure horizontale. 





Ci-dessus, fracture de fatigue à l'extrémité inférieure du tibia. 



Ci-dessus, comme sur le premier exemple nous pouvons apercevoir la troisième métatarse, mais cette fois ci complètement fracturée.

Examens complémentaires

La radiographie est très utile pour confirmer le diagnostic mais la fracture de fatigue n'est visible radiologiquement que 3 à 4 semaines après le début des douleurs. De ce fait, il se peut très bien que le sportif souffre d'une fracture même si la radiographie est normale.
Lorsque la fracture est visible, différents stades sont alors décrits suivant la gravité de la blessure.
Si le coureur n'a pas tardé à consulter et que la lésion est précoce (1 semaine), la scintigraphie permettra d'orienter assurément le diagnostic et de différencier la fracture d'une périostite notamment.

Les causes

Elles sont nombreuses et variées, voici un certain nombre de circonstances favorisant la fracture de stress :

  • reprise récente et/ou trop intense de l'entraînement
  • augmentation de la charge d'entraînement, aboutissant à un surentraînement
  • changement de sport et de surface
  • port de chaussures inadaptées ou usées
  • terrain trop dur
  • troubles statiques des membres inférieurs
  • aménorrhée (absence de règle) chez la jeune athlète pratiquant la course de fond
  • carence nutritionnelle, médicaments

Évolution

Après plusieurs semaines de repos sportif voir de décharge du pied, la guérison est habituelle. Dans ce cas il n'est pas rare de retrouver une petite bosse à la palpation de la zone touché, elle est le témoin de la consolidation osseuse.

Cependant chez le sportif qui ne respecte pas les consignes de repos, la lésion peut se compliquer par un déplacement et donc une mauvaise consolidation entraînant une boiterie invalidante, même à la marche quotidienne, rendant toute pratique sportive impossible. Dans les cas extrême peut survenir une fracture vraie, voir à terme de l'algodystrophie.

Traitement

Le traitement associe dans un 1er temps l'arrêt de l'activité sportive (6 semaines minimum), du repos et des conseils de décharge pour éviter les douleurs, favoriser la réparation de l'os et prévenir des complications.
Ainsi, en cas de fracture d'un os du pied ou du membre inférieur, il sera primordial de s'aider de béquilles pour décharger cette zone et éviter de transformer cette fracture de fatigue en vraie fracture déplacée.
Le médecin pourra prescrire des antalgiques ou des anti inflammatoires durant cette période douloureuse.
De plus, le soir, en cas de douleurs après la journée de travail il est possible de glacer la zone atteinte avec un sac de glace émietté.
Dans un second temps, une fois que les douleurs auront cessé, il faudra respecter 6 autres semaines de prévention.
Les chaussures devront posséder une semelle très souple, si possible en caoutchouc, pour permettre une amélioration de la marche. Elles devront par ailleurs posséder un amortissant optimal.
Ensuite, le podologue pourra confectionner une paire de semelles orthopédiques permettant la mise en décharge de la zone douloureuse, de corriger les troubles statiques ou dynamiques éventuels (pied, jambe, genou, hanche) favorisant l'apparition d'une telle lésion.

Prévention

Après le repos sportif, la reprise de l'activité physique doit toujours être progressive, régulière et variée ; il faudra se reconditionner en alternant les sports et en privilégiant les activités non portantes telles que la natation, le vélo ou la musculation. Elles permettront d'entretenir les capacités musculaires et respiratoires. Le top niveau ne sera retrouvé qu'au bout de 3 mois, c'est à dire avant la consolidation totale.

Conclusion

Portant son nom, la fracture de stress ou de fatigue survient chez le sportif surmené, surentraîné et fatigué. Elle peut aussi arriver chez un nom sportif qui aura rencontré un exercice physique inhabituel et prolongé.
Cette pathologie traduit le franchissement de limites que le corps ne peut plus supporter, celui essaie alors de tirer la sonnette d'alarme par les 1ère douleurs mais bien souvent le coureur, aveuglé par les performances n'en tient pas compte.
C'est pourtant bien là où il faut agir, soyez attentifs aux douleurs, mêmes passagères ; contrairement aux courbatures, elles ne sont pas normales.
On peut associer à ces fractures dites par insuffisance osseuse qui touchent une population plus âgée et souvent féminine du fait de l'ostéoporose. Le mécanisme est identique mais se produit sur un os fragile. La fracture du col du fémur est la plus fréquente et la plus redoutable.